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L'Art de A à B et vice-versa
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23 avril 2006

Événement / Le palais de l’art moderne ouvre ses portes

dd11grassiIl y a presque un an, l’homme d’affaire François Pinault annonçait l’abandon de son projet sur l’île Seguin à Boulogne-Billancourt près de Paris. « L'éternité est le temps de l'art, pas celui des projets qui veulent le servir », disait-il dans une tribune libre publiée par Le Monde en date du 10 mai 2005. S’en suivi toute une série de polémiques où chacun se rejetait la responsabilité. Un an plus tard, l’affaire est presque oubliée. François Pinault a trouvé un nouveau lieu et pas n’importe lequel : le Palazzo Grassi à Venise. Pour la première fois, le milliardaire va dévoiler une partie de sa collection d’art moderne et contemporain (la plus importante en France avec environ 2000 oeuvres - voir album). Un véritable événement car cette collection était jusque là secrète.

« Je voudrais que les visiteurs arrivent à moins rejeter en bloc l'art actuel. Que la vision des oeuvres leur permette de se poser des questions » (François Pinault)

La première peinture qu'a acquise François Pinault était un tableau de Paul Sérusier, un artiste de l'école de Pont-Aven. Un courant né en Bretagne, région d’origine de l’homme d’affaire. « Je l'ai acheté, a coutume de dire François Pinault, parce que j'étais du coin, mais il est vrai aussi que je trouvais ça beau. Aujourd'hui, je le garde pour montrer d'où je suis parti et comment mon regard a évolué ».

La suite de ses acquisition a été marquée par un tableau unique en son genre. Automne 1990, à New York. François Pinault est venu assister aux ventes. Il tombe nez à nez avec une œuvre qui va le captiver : "Tableau losangique II" de Mondrian : un simple carré posé sur la pointe. Rien de plus : « C'était d'un dépouillement absolu. A cette époque, Mondrian reprenait les compositions autour du carré commencées en 1919, mais désormais abstraites à l'extrême ».060430184131.d3jdl87z1_une_visiteuse_admire_des_tableaux_de_piotr_uklanskb L’achat lui en coûtera 6,5 millions d'euros !

Ce sont ensuite les grands artistes américains de l'après-guerre qui vont compléter la collection de Pinault : Pollock, De Kooning, Rothko. Il admire particulièrement les peintres minimalistes et le mouvement arte povera italien qui est devenu, lui aussi, l'un des points forts de la collection Pinault. Un art minimaliste, fortement dépouillé.
Le Pop Art (qui trouve son inspiration dans la BD, la pub ou encore la société de consommation) n’échappe pas à ses goûts : Andy Warhol, Rauschenberg, Damien Hirst ou encore Jeff Koons.
Et puis Pinault aime aussi les sculptures et ne s’en prive pas en installant par exemple dans ses parcs, "La Baigneuse assise" de Picasso, "l'Eau" de Germaine Richier ou encore "l'Homme debout" de Miró.

Le Palazzo Grassi ne sera pas uniquement la vitrine de la collection Pinault puisque des expositions temporaires se tiendront régulièrement. A partir de novembre 2006, le Palazzo Grassi accueillera une exposition sur "Picasso, la joie de vivre" avant d'effectuer un retour fin 2007 sur "l'Arte Povera" qui fera de nouveau largement appel à la collection François Pinault.

La France ne sera cependant pas totalement boudée par la Fondation Pinault. Une exposition d'une autre partie de la collection est prévue à Lille a la mi-février 2007, dans le grand bâtiment industriel du "Tri Postal", voisin des gares de Lille.


REPERES

  • PALLAZO GRASSI. Ce monument a été construit en 1722 par la famille Grassi. En 1984, Giovanni Agnelli, grand amateur d'art et patron de Fiat l'avait transformé en institution culturelle de renommée internationale. Il avait ouvert deux ans plus tard avec une exposition sur les Futuristes. Il avait ensuite alterné les grands classiques (peinture flamande, expressionnisme, Picasso) avec des expositions sur les grandes civilisations (les Celtes, les Mayas, les Etrusques). François Pinault a acheté le bâtiment en avril dernier pour 29 millions d'euros.
  • JEAN-JACQUES AILLAGON. L'ancien ministre de la Culture du gouvernement Raffarin a été nommé directeur du Palazzo Grassi. Un rôle qu'il connaît bien puisqu'il a longtemps dirigé le Centre Pompidou à Paris.
  • ILE SEGUIN. Le conseil d'experts chargé d'examiner 43 projets d'aménagement de l'île Seguin a rendu le 6 avril dernier son rapport au conseil général des Hauts-de-Seine. Pour les 3,2 hectares laissés vacants , les experts préconisent le centre européen de création contemporaine de 25 000 m défendu par Dominique de Villepin. Ce projet serait associé au jardin d'art soutenu par le président du conseil général, Nicolas Sarkozy. Il reste à racheter le terrain, toujours propriété de Renault. Les experts vont maintenant participer à un conseil d'orientation pour apporter «une réflexion continue» aux élus.

Infos pratiques : réouverture du Palazzo Grassi à Venise avec l'exposition "Where Are We Going ?", un choix d'oeuvres de la collection François Pinault, du 30 avril au 1er octobre 2006. Site Internet du Palazzo Grassi (encore en cours de construction)

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